Les grosses ne sont pas toutes moches !
L’autre jour, je t’ai raconté que j’avais enfin compris une chose toute bête, mais essentielle : si je ne mange pas un gâteau tout de suite, je pourrais le manger plus tard.
Oui.
Parfaitement.
Et même que s’il y en n’a plus, bin je pourrai en racheter.
Autant de fois que je veux.
C’est évident, non ?
Pourtant j’ose même pas compter la quantité de gâteaux qu’il m’a fallu acheter avant que ça s’imprime dans mon corps. Avant que je le « sache ». Avant que ça devienne pour moi une évidence incontestable.
Et tu sais quoi ? Je « sais » autre chose maintenant : on n’est pas forcément moche juste parce qu’on est grosse.
Eh non.
Bien sûr que je l’ai toujours su ! Des grosses femmes magnifiques et pulpeuses, j’en connais. Même qu’on en voit à la télé parfois, c’est dire. (Bon, faut bien chercher, elles ne restent pas toujours longtemps, et elles ont sacrément intérêt à être drôle pour compenser, mais parfois on croise quand même une Marianne James ou Valérie Damidot.)
Et puis des femmes pas jolies bien que minces, j’en connais aussi bien sûr…
Mais je sais pas pourquoi, même si je le savais, je ne le « savais » pas… J’étais persuadée que tant que je ne pourrais pas maigrir, je ne pourrais pas prétendre être jolie.
J’entends d’ici mon mari dire « bin pourtant c’est pas faute de le lui avoir dit ! ». C’est vrai que depuis que je le connais, il m’abreuve de « moi je te trouve belle », « mais si tu es jolie ! », « cette robe te va super bien, t’es belle comme ça ».
Mais il avait beau le dire, je ne le croyais pas. Je me disais qu’il voulait me faire plaisir, qu’il avait de drôles de goûts, ou même parfois qu’il voulait me manipuler (un homme qui a les crocs dit parfois des trucs incroyables, n’est-ce pas ?).
Et là, depuis quelques jours, je ne sais pas exactement pourquoi, je me suis mise à le croire quand il me le dit. C’est devenu possible. Imaginable.
C’est fou, non ?
Maintenant, reste plus qu’à le voir avec mes propres yeux quand je me regarde dans le miroir…
C’est très bien écrit et tellement vrai. Manque plus que cela s’imprime maintenant dans le cerveau de toutes les femmes (y compris le mien)